Un jour à Roland
point de vue
En trois mois de stage, j’ai eu la chance de couvrir la quinzaine de Roland-Garros, l’un des quatre tournois du Grand Chelem du tennis mondial. Pour un journaliste pour qui le sport est envoûtant, c’est un idéal que de suivre les meilleurs joueurs de la planète. Récit d’une utopie concrétisée.
Des étoiles dans les yeux. C’est ainsi que se résume mon aventure Porte d’Auteuil. Lorsque je pénètre dans l’antre de Roland-Garros, au milieu de la vingtaine de courts égrainés à quelques pas du Parc des Princes et de l’hippodrome d’Auteuil, un petit sourire au coin de mes lèvres apparaît. Roland, c’est mythique, c’est le romantisme et l’élégance. Quel pied de parcourir les allées sur les coups de neuf heures du matin, sans raison, juste flâner, errer. A 9h30, place au travail et à la conférence de rédaction. Ce travail l’est que de nom, c’est avant-tout un bonheur. En observant ces milliers de spectateurs, qui ont payé cher leur place, je me sens si privilégié d’être présent sans avoir eu à casser mon PEL. En conférence de rédaction, on se répartit les tâches. La seconde partie de la matinée est consacrée à la préparation des matchs que je couvrirai l’après-midi. Se renseigner, acquérir un savoir en quelques heures pour avoir les clés du match en tête et analyser plus précisément ce qu’il se passe sur la terre battue. A midi, presque précise, rendez-vous à la cantine médias, où les tarifs sont aussi élevés que les chances de Rafael Nadal de soulever une 11e coupe des mousquetaires. Le bonheur n’a pas de prix, dit-on. Un onglet de boeuf avalé, place au terrain, où j’accède pour la première fois de ma vie à une tribune presse. Le court central de Roland-Garros en baptême du feu, il y a pire. Le temps du match est consacré au travail. Il faut conter une rencontre que des milliers d’internautes n’auront pas vu. Et l’article doit être publié dès le dernier point du match. La tâche n’est pas évidente, mais on s’y fait. Les rencontres s'enchaînent, les compte-rendu avec. Le temps passe, la fatigue ne vient pas, sûrement obstruée par l’excitation d’être là. La journée se termine à 23h30, après 14 heures de travail. C’est beaucoup. Mais j’en aurais bien pris un peu plus.